Acteur de santé publique, le pharmacien d’officine a toute sa place dans la prévention des acouphènes : Il est en effet parfois confronté avant le médecin à des situations critiques où son jugement et ses connaissances sont mis à l’épreuve. La prévention est double : il faut prévenir l’apparition des acouphènes chez les sujets à risque mais aussi apporter de l’aide à ceux déjà atteints.
La prévention exige, comme pour les médecins, que les pharmaciens soient instruits et motivés. Elle s’adresse principalement aux jeunes (risques du baladeur, des boîtes de nuit), aux professions à risque (métallurgie, militaire…), et aux patients dont les traitements comportent des risques de toxicité auditive (notamment chez les insuffisants rénaux).
Face à un acouphène récemment apparu, le pharmacien ne doit pas faire perdre de temps au patient venu l’informer de son problème. Quelques questions précises permettent de vérifier la gravité du symptômes :
- Depuis quant cela est-il apparu ?
- Y a t-il des douleurs auriculaires ?
- Y a t-il des vertiges ?
- Y a t-il d’autres symptômes (fièvre, fatigue, douleurs
musculaires…) ?
- Quels sont les traitements en cours ?
Dans la majorité des cas, le pharmacien n’a pas le choix : il doit au plus vite orienter le patient vers un médecin ORL qui l’examinera. Même à ce stade, il est primordial de rassurer le patient.
Lorsque l’acouphène est installé, la conduite à tenir repose sur des règles à suivre en priorité :
Pratiquer une hygiène sonore : Eviter
les lieux bruyants ou se protéger de manière efficace lors
de l’exposition (boules Quies®, bouchons en mousse…)
Eviter les endroits « trop » silencieux
afin que toute l’attention ne se porte pas sur les acouphènes
Réduire le niveau de stress : c’est
un facteur bien connu qui aggrave la santé cardio-vasculaire et
immunitaire.
Utiliser des techniques de relaxation : yoga,
biofeedback, hypnose …
Faire de l’exercice : l’hypertension et l’artériosclérose
pouvant être en cause dans la survenue des acouphènes,
il est certain que la pratique régulière d’exercices à
visée cardio-vasculaire sera bénéfique.
Modifier ses habitudes alimentaires : Réduire
le sel. Il augmente la tension artérielle et provoque une rétention
des fluides avec une augmentation des flux sanguins au niveau de l’oreille
à l’origine d’acouphènes. Eviter les plats trop gras, riches
en cholestérol, qui aggravent les risques d’artériosclérose
(viandes grasses, jaunes d’œufs, charcuteries, beurre, huiles hydrogénées).
Préférer les huiles d’olive, de tournesol (riches en graisses
insaturées et en acides linoléique).
Connaître le pouvoir allergisant de
certains aliments, à l’origine de bourdonnements d’oreille, notamment
le chocolat, le lait, certains fromages, les produits à base de
soja, les avocats, les bananes très mûres, les agrumes. Eviter
les excitants : l’alcool, le café, le thé.